Le nouveau visage des détectives privés a remplacé l’ancien stéréotype. En effet, les privés d’aujourd’hui ont troqué le vieil imper pour une nouvelle panoplie qui se résume à une voiture banale. Mais aussi aux consultations sur internet, l’utilisation de jumelles de préférence infrarouges et un appareil photo numérique.
En quête de crédibilité, les agents de recherches privées délaissent les secrets d’alcôve pour se concentrer sur l’univers de l’entreprise. De ce fait, apporte un nouveau visage des détectives privés.
Le cliché du détective privé
Le sempiternel cliché du détective a la peau dure. Dans sa version polar, on le campe volontiers en fugace personnage de la nuit qui trimbale son imper mastic. De même, il sirote un whisky en solo. Mi-enjôleur et mi-magouilleur, ce héros dissimule son visage sous un inséparable feutre mou et d’une secrétaire d’allure sexy. Dans une mouture plus nauséabonde, le «privé» apparaît comme un âpre «ripou» qui viole sans vergogne la vie privée. Ainsi, il pirate les fichiers de la police, joue les «gros bras», multiplie les coups tordus et cambriole à la commande. Et ce pour une poignée de billets.
LA CREDIBILITE
Ainsi, ulcérés de traîner ces préjugés écornant leur image, les quelque 1 500 détectives français sont en quête de crédibilité. Soucieux de redorer leur blason, ils vont sortir de l’ombre pour montrer leur nouveau visage des détectives privés. Contrairement aux idées reçues dans le subconscient du grand public, les enquêteurs ont une carte professionnelle sous le contrôle du CNAPS.
LES MOYENS DU DETECTIVE PRIVE
Cela étant, les détectives privés n’ont pas de permis de port d’armes, remarque l’agence SANEGON, directeur de la SARL SANEGON. Ils n’ont ni gyrophare et encore moins de plaques numérologiques spéciales, comme certains confrères l’avaient demandé au ministère de l’Intérieur.»
Il est vrai que le privé abuse peu du postiche et goûte modérément aux gadgets chers à Ian Fleming. En effet, sa panoplie se résume à une voiture de modeste cylindrée, Internet, des jumelles et un appareil photo numérique.
METAMORPHOSE DE LA PROFESSION
De toute évidence, la profession s’est métamorphosée durant sa longue histoire. Née non pas aux États-Unis mais bien en France au XIXe, les premiers privés sont une création d’Eugène-François Vidocq. Dès 1833, le chef de la Sûreté installe à Paris le «bureau des renseignements universels pour le commerce et l’industrie». Sous cette appellation pompeuse, l’ex-bagnard manipule une nuée de petites mains chargées de débusquer les mauvais payeurs et les jeunes femmes volages.
AFFAIRES DU DETECTIVE PRIVE
Avant tout, secrets d’alcôve et amours bafouées sont longtemps restés les mamelles du métier. Ainsi, les émules de Philip Marlowe ont fait leurs «choux gras» de ce qu’ils appellent entre eux, les «affaires de « bidets ». En effet auparavant, on voyait défiler une clientèle assez féminine qui voulait divorcer avait besoin de savoir avant de prendre une décision. L’agence SANEGON, créée en 1992 en plein cœur de Lille par un ancien fonctionnaire de France Télécom. Celui-ci a traité depuis cette date pas moins de 3 700 enquêtes. Ces enquêtes d’adultère se menaient grâce aux gardiennes d’immeubles ou aux femmes au foyer. Maintenant, les codes de porte, la vidéosurveillance et l’anonymat des quartiers ont compliqué le métier?»
LA REFORME DU DIVORCE
Avant tout, la réforme du divorce de 1975 contraint le conjoint à prouver l’adultère avec une preuve matérielle de la faute. En effet, à l’époque, une simple note établissant un rendez-vous d’hôtel suffisait. En revanche, les photos n’ont jamais eu aucune valeur légale, affirme Philippe SANEGON, directeur de l’agence basée au 679 avenue de la République 59800 Lille.
Cependant, avec la loi de 2006 sur le divorce par consentement mutuel, cette notion de faute s’est estompée, mais elle reste toujours en vigueur. Surtout pour les divorces aux torts exclusifs ou partagés.
LES PRINCES DE LA "FILOCHE"
Effectivement, dorénavant, ils se reconvertissent dans l’espionnage du train de vie des couples séparés afin de réviser les prestations compensatoires. Mais aussi, ils dressent des rapports sur la condition de vie des enfants dans les familles recomposées ou encore se lancent dans la recherche d’héritage. Ces recherches nous délivrent parfois de grosses surprises, comme par exemple, à l’image d’un privé qui travaillait pour un notaire. Ce dernier souhaitant retrouver la trace d’un héritier disparu depuis trente ans. Au terme de l’enquête, il fut enfin retrouver sans papier, inconnu à la Sécurité sociale comme à la caisse d’allocations familiales. L’homme était devenu clochard, localisé par le truchement du Samu social, le vagabond rêveur a refusé à la stupeur générale un magot d’un million d’euros. « Ce genre d’histoire participe à la magie du métier, confie l’agence SANEGON. Et apporte un nouveau visage des détectives privés
Intervention de nuit dans les bureaux
C’est pourquoi, contraint de débroussailler de nouvelles terres pour ne pas disparaître, l’agence SANEGON se recycle dans l’univers de l’entreprise. C’est ainsi, que nous démarchons désormais des chaînes fleuristes ou pharmacies jusqu’à des sociétés travaillant pour le CAC 40. Désormais, contactant les directeurs généraux, les directeurs des ressources humaines ou leurs avocats, ses confrères se lancent à bras-le-corps dans d’épineux dossiers. Ainsi, les dossiers de concurrence déloyale où un employé indélicat passe à la concurrence en emportant brevets et fichiers de clients.
Conditions d'intervention
Dans le cadre d’une enquête pour une entreprise, nous sommes intervenus de nuit dans les bureaux, afin de surveiller les salariés pour des vols. Mais aussi, nos clients cherchent à connaître les vices cachés et la moralité de leurs collaborateurs, précise l’agence SANEGON. Il faut souligner, que lorsqu’un profil est déviant et identifié, l’employeur lave son linge sale en famille. Ce dernier ne fait pas de publicité qui pourrait nuire à sa réputation.» De surcroît, les dossiers d’intelligence économique, qui ne représentent encore que 5 % de l’activité des agents de recherches, pourrait demain prendre leur essor. C’est pour cette raison que l’agence SANEGON offre un nouveau visage des détectives privés
Les conditions de travail
Tandis que, le profil des affaires, ainsi que les conditions de travail ont changé aussi. Or, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, seule quelques détectives se partageaient le juteux marché Lillois. Maintenant, pas moins de 20 agents de recherches privées sillonnent l’agglomération où la concurrence est devenue rude, ainsi les clients plus rares. Cela dit, ce constat n’a pourtant pas engendré une guerre des tarifs, ni la floraison d’investigation «low-cost». En général, les tarifs oscillent entre 65 et 100 euros de l’heure, sachant que des forfaits journaliers sont pratiqués autour de 490 euros.
Les moyens d'investigation des recherches
Par ailleurs, si le résultat n’intervient pas après les enquêtes de voisinage. Dans ces circonstances, le détective privé recherche dans les états civils, les actes de mariage, les attestations de naissance. Cependant, faute de boule de cristal ou de pendule à la Tryphon Tournesol, nos recherches n’excèdent guère plus d’un mois. Par exemple, pour retrouver un gros débiteur ayant organisé sa disparition, les investigations sont poussées jusqu’à l’épluchage de tous les fichiers. Ainsi, les listes électorales, l’exploration du cadastre ou encore la consultation des archives des hypothèques nationales.
Question de crédibilité
En outre, les privés refusent parfois certaines missions. «Question de crédibilité, claironne le patron de l’agence SANEGON. Par exemple, j’ai refusé de travailler pour une personne qui avait flashé sur une femme brune et de taille moyenne croisée en gare de Lille Europe. Remettre la main dessus était peine perdue?. De même, les clients trop déstabilisés psychologiquement sont considérés avec retenue. C’est pour cela, qu’au fil des ans, nous recevons de plus en plus de gens qui disjonctent et sont au bout du rouleau.
La psychologie du détective privé
Autrement dit, il nous faut beaucoup de psychologie. Ainsi, venir voir un agent de recherche demeure une démarche pas naturelle qui n’est toujours pas rentrée dans les mœurs. De toute évidence, les clients se sentent coupables d’espionner la vie de leur conjoint ou de leur employé. Ils ont peur de briser ce tabou. C’est ainsi que souvent au terme de plusieurs nuits de réflexion, les clients se résolvent à pousser la porte d’un détective. De ce fait, il fait figure de dernier recours.
Opération «mains propres»
Dans les circonstances actuelles, les nouveaux agents de recherches privées sont depuis peu sélectionnés à bac + 2 dans trois écoles universitaires. Elles délivrent depuis 2005 des licences professionnelles reconnues. C’est la raison pour laquelle, l’année dernière plus d’un millier de candidats ont postulés. Ces derniers étaient des gendarmes à la retraite, mais aussi des professeurs, des agents d’EDF ou encore des chômeurs. C’est ainsi que, l’ANPE a assuré qu’ils seraient prédestinés à l’art de l’enquête. Cependant, environ 95 % des candidats ont été recalés?
Relations entre les détectives privés et les policiers
Enfin, reste le problème de la «tricoche», la relation quasi incestueuse entre les détectives et les policiers à la retraite. En effet, ces derniers leur marchandent de précieux « tuyaux » piratés dans les fichiers de l’État. Dans cet esprit, Seul un strict encadrement de leur activité dans le cadre de la future loi pourrait modifier ces abus. De ce fait, la loi a été mise en place il y a peu de temps et pourra mettre fin à ces dérives. Ainsi, en interdisant pendant cinq ans aux retraités des forces de l’ordre d’exercer la profession de détective privé. Ce qui permettra d’éviter toute collusion entre le détective et l’ancien fonctionnaire. Par ailleurs, sans attendre, les privés ont de leur côté décidé d’orchestrer une opération «mains propres» dans leurs rangs.
L’agence SANEGON vous apporte un nouveau regard des détectives privés.